Quatre jours après l’attaque meurtrière dans la province du Lac, où plus d’une centaine de militaires tchadiens ont tragiquement perdu la vie, les messages de soutien et de condoléances des partenaires internationaux se font cruellement attendre. Un simple message de sympathie en provenance du Niger et un communiqué tardif de l’Union Européenne trois jours après l’attaque — voilà tout ce que le Tchad a reçu. Il y a quelques années à peine, le Tchad, fer de lance de la lutte contre le terrorisme en Afrique, attirait respect et soutien de ses voisins et des grandes puissances occidentales. On est loin de ses années où la diplomatie tchadienne arrivait à placer un compatriote à la tête de l’Union Africaine, en l’occurrence Moussa Faki. Que s’est-il passé pour que le pays se retrouve aujourd’hui isolé ?
Un diplomate ayant requis l’anonymat confie à TchadOne : « Depuis le départ de l’ambassadeur Cherif Mahamat Zene, la diplomatie tchadienne est à l’agonie. La nomination de Koulamalah a été un désastre. Aucun cap, aucune vision stratégique. Tout le capital diplomatique accumulé sous Idriss Déby, notamment grâce à notre intervention au Mali, a été dilapidé. »
Ainsi, le Tchad se retrouve seul face à de nombreux défis : gestion de la crise des réfugiés soudanais, lutte contre le terrorisme et, plus inquiétant encore pour le régime, la méfiance croissante des institutions de Bretton Woods, réticentes à soutenir un pays englué dans une instabilité chronique.
Cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’une gestion chaotique de notre diplomatie par un ministre incompétent comme Abderamane Koulamalah. Son manque de leadership et d’anticipation expose le Tchad à l’isolement, affaiblissant notre position face aux crises régionales et internationales. Il est temps de tirer les leçons de cette faillite diplomatique et de redéfinir, avec des cadres compétents et engagés, une politique étrangère capable de restaurer la place du Tchad dans le concert des nations.
Correspondance particulière TchadOne à N’Djamena