Une allocution anormalement longue de 12 minutes et des « Almousamah » (pardon) qui frôlent la provocation. Dix jours après l’assassinat de Yaya Dillo par ses propres mains, des centaines de décrets iniques signés, et une politique économique désastreuse qui rend la vie difficile aux Tchadiens en ces temps de crise, les paroles de Kaka sonnent comme une insulte à la population. Au moment où il délivre ce discours, les Tchadiens peinent à joindre les deux bouts : coût de la vie élevé, pénuries d’électricité et d’eau, et prix des carburants doublés. Les Tchadiens auraient préféré des actions concrètes plutôt que des paroles hypocrites.
Le dictateur aurait été mieux inspiré d’annuler l’augmentation des prix des carburants, de libérer les prisonniers politiques du PSF détenus dans le désert en plein ramadan, de mettre en place une commission d’enquête indépendante sur la mort de Yaya Dillo, et surtout, de restituer les centaines de milliards détournés au profit du peuple pour subventionner les produits de première nécessité. Ces vidéos annuelles de « pardon » relèvent de l’hypocrisie, et Dieu ne saurait approuver ceux qui utilisent son nom pour tromper le peuple.
Enfin, la forme laisse également à désirer : une bibliothèque vide et un bureau sans activité. Une communication défaillante émanant du Soudanais Hassan Bouyeberi. Mahamat Kaka mène une existence recluse dans un monde parallèle, entouré de courtisans qui précipitent le pays dans l’impasse.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena.