Deux semaines jour pour jour après l’assassinat de Yaya Dillo, président du PSF, et l’arrestation de ses militants ainsi que la démolition de son siège, Mahamat Kaka ordonne la dissolution du PSF. Cette mesure dictatoriale a été mise en œuvre par le ministre de l’intérieur Limane Mahamat, qui a suspendu toutes les activités du PSF et a adressé une requête à Samir Anour, président de la Cour Suprême, pour entériner la dissolution du parti.
C’est une première en 34 ans de pseudo-démocratie que l’on assiste à une répression aussi brutale d’un parti politique : assassinat de son président, déportation de ses membres dans le désert, destruction de son siège et dissolution du parti. Cette décision survient à peine deux jours après la diffusion d’une vidéo du dictateur où il sollicitait du peuple tchadien un « pardon au nom d’Allah pour ses erreurs » et s’engageait à « corriger ses fautes à l’avenir ».
Comment on peut-être aussi pervers en plein ramadan ? La démarche semble également être motivée par la visite récente de l’émissaire de Macron, qui a publiquement exprimé le « soutien et l’admiration de la France » pour le jeune dictateur. L’objectif clair de cette violence sans précédent est d’effacer définitivement Yaya Dillo du paysage politique. Toutefois, la dictature semble oublier que Yaya Dillo demeure dans le cœur de tous les Tchadiens épris de justice et de changement.
Correspondance particulière de TchadOne à Ndjamena