Un air de tension diplomatique plane dans les relations entre les Etats-Unis et la dictature tchadienne.Une note du Général Amine Idriss, chef d’État-major de l’armée, a ordonné la suspension immédiate des activités du détachement militaire américain à la base aérienne Adji Kosseï. Cette annonce, faite dans une note (jointe à l’article) adressée au ministre de la Défense, soulève des interrogations quant aux motivations sous-jacentes. Le général Idriss justifie cette mesure par le manque de cadre légal régissant la présence des forces spéciales américaines, actives dans le pays depuis cinq ans.
Toutefois, des sources TchadOne internes au ministère de la Défense révèlent une stratégie politique et financière de la part du pouvoir tchadien. Il semblerait que la junte cherche à négocier un nouvel accord, plus avantageux pour ses intérêts. L’objectif serait de passer à un système de location des bases, similaire à celui en place à Djibouti. Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, marqué par l’approche de l’élection présidentielle du 6 mai, où la dynamique donne le président Transfomateurs, Dr Succès Masra, en tête des intentions de vote.
Les tensions entre le pouvoir tchadien et les États-Unis sont exacerbées par le différend persistant concernant la transparence électorale, sur lequel les Américains ont exercé une pression constante. Cette suspension des activités militaires américaines à Adji Kosseï pourrait également préfigurer des changements dans la relation entre le Tchad et d’autres partenaires internationaux, y compris la France, dont la présence militaire dans le pays pourrait également être remise en question à l’avenir. Le régime aux abois pourrait se réfugier dans le sentiment anti français pour se refaire une virginité politique.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena