D’après des sources de renseignement ayant contacté TchadOne, de nouvelles révélations émergent concernant le Général Serge Pinault, également connu sous le nom d’Ahmed Kogri, directeur de l’Agence nationale de sécurité (ANS). Il aurait joué un rôle central dans la mise en place d’une unité spéciale de répression nommée « Delta » entre le 15 et le 30 octobre 2022. Cette unité était composée de militaires, de policiers, de gendarmes et d’agents de l’ANS spécialisés dans les méthodes de torture.
Trois sites à Ndjamena étaient utilisés pour arrêter, interroger et torturer les manifestants : Farcha, situé dans la banlieue nord de Ndjamena, un local de l’ANS dans le deuxième arrondissement, ainsi qu’une prison secrète au Quartier Diguel. Les manifestants étaient soumis à des tortures atroces, incluant des simulations de noyade, des électrocutions et d’autres pratiques barbares. À la fin de ces séances de torture, les victimes étaient froidement exécutées d’une balle dans la tête, puis jetées dans le fleuve Chari. Des sources de renseignement font également état de la présence d’une fosse commune à Lamadji, où des dizaines de manifestants auraient été enterrés.
L’unité « Delta » a opéré pendant une période de dix jours après les événements du 20 octobre. Outre la répression sanglante des manifestants, cette escouade de la mort avait également pour mission de traquer les responsables des Transformateurs et de Wakit Tamma, disposant de listes et de photographies à l’appui. La communauté nationale et internationale des droits de l’homme doit se saisir de l’implication des services de renseignement et de leurs responsables dans cette répression terrible du 20 octobre 2022. La Cour pénale internationale (CPI), qui a pris en charge l’affaire tchadienne, pourrait détenir des informations cruciales concernant les noms et les visages des généraux responsables de ces actes génocidaires.
TchadOne, correspondant spécial