Deux avions, 225 personnes, des centaines de millions engloutis en frais de mission et des perdiems distribués pendant dix-neuf jours. Voilà le coût faramineux de la délégation tchadienne envoyée au FESPACO. Mais une question demeure : où sont les artistes ? Car parmi cette caravane luxueuse, il est plus facile de croiser un général qu’un cinéaste, une influenceuse qu’un réalisateur, un courtisan qu’un véritable acteur de la culture.
Un cadre du ministère de la Culture, amer, confie à TchadOne : « Des artistes talentueux ont été laissés sur le carreau au profit d’amis et de courtisans. Le ministre de la Culture, Abakar Rozzi Teguil, prouve une fois de plus son mépris pour la culture et son incompétence manifeste. Quelle justification peut-on donner à la présence de militaires et de TikTokeuses dans une délégation censée représenter le Tchad sur la scène artistique africaine ? »
Le scandale est d’autant plus flagrant que des musiciens, peintres et cinéastes de renom ont été tout simplement écartés. Pendant ce temps, l’argent du contribuable est dilapidé dans un festival de privilèges et de complaisance. Une opportunité en or pour valoriser notre patrimoine transformée en une nouvelle humiliation nationale. Que penseront nos hôtes burkinabé en voyant cette représentation grotesque du Tchad ?
Mais au fond, la mission est sans doute remplie. La vraie priorité n’était pas de célébrer la culture tchadienne, mais d’assurer à Kaka une haie d’honneur bien fournie. Après tout, au Tchad, la culture ne se mesure pas au talent, mais au degré d’allégeance.
Correspondance particulière TchadOne dans la…délégation à Ouagadougou