Communiqué relatif à une plainte pour tentative d’assassinat à mon encontre par la Direction Générale actuelle de l’ANS et son ex-directeur
Le 8 mai 2024, j’ai été informé par deux compatriotes en France de l’existence d’un projet d’assassinat me visant, orchestré par la Direction Générale de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS), sous la direction de son directeur général, le Général Ismail Souleymane Lony, et de son adjoint, le Général Goudje Geuilleh. Occupé par la couverture de l’élection présidentielle et habitué à de telles intimidations, j’ai initialement cru à une nouvelle tentative de me distraire de mon travail. Cependant, quelques jours après les résultats de l’élection présidentielle, j’ai pris contact avec l’un de ces compatriotes, par téléphone puis en personne, pour évaluer la véracité de ces informations. C’est alors que j’ai pris conscience de la gravité de la menace.
Début mars, un certain Ahmat Chacara Alguisse, alias « Djiddo Chacara », réfugié politique tchadien en France et actuellement agent du BNF collaborant avec l’ANS, a contacté un Arménien résidant à Bordeaux, lui proposant de le mettre en relation avec les autorités tchadiennes pour une « grosse affaire ». Cet Arménien, garagiste à Bordeaux, a été mis en contact avec la direction de l’ANS, qui lui a proposé deux fois la somme de cinquante mille euros pour « l’élimination physique de M. Charfadine Galmaye ». L’ANS insistait pour que « l’affaire soit conclue avant mai ». Choqué par cette proposition, l’Arménien a affirmé avoir refusé l’offre, mais n’a informé un compatriote tchadien qu’après deux mois, ce dernier m’ayant ensuite transmis l’information.
Au vu des éléments rassemblés et après avoir vérifié les commanditaires et les exécutants potentiels,j’ai décidé de déposer une plainte pour tentative d’assassinat contre le Général Ismail Souleymane Lony, son adjoint Goudjé Geuilleh et le Général Kogri. La question demeure de savoir si un autre groupe a été approché après le refus supposé de l’Arménien d’exécuter le contrat. Les preuves en ma possession impliquent ces trois individus dans ce projet d’assassinat. En novembre 2023, sur la base de faux rapports affirmant ma présence supposée au Niger, l’ANS a chargé son antenne à Niamey d’organiser mon enlèvement pour me ramener « mort ou vif à N’Djamena ». Malgré les preuves audio et écrites que je détenais à l’époque, j’avais considéré cette histoire comme une énième tentative d’intimidation.
Mon message à l’actuel dirigeant de ce pays est le suivant : ceux qui vous font croire que tuer, emprisonner et persécuter feront de vous un président craint, vous mènent à votre perte. Cette énergie dépensée à faire taire toute voix discordante devrait être consacrée à résoudre les problèmes fondamentaux des Tchadiens. Aux responsables des organes de sécurité engagés dans la traque des opposants tchadiens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, vous payerez très cher vos crimes et vos persécutions envers vos compatriotes. Vous n’êtes plus anonymes, et sachez que nous avons le temps pour nous.
Charfadine Galmaye
Bordeaux, le 30 mai 2024