Alors que des rumeurs de remaniement deviennent récurrentes, Abderamane Koulamalah, ministre des Affaires étrangères, prend un arrêté qui dévie de tous les cadres réglementaires établis, pour recruter courtisans et membres de sa famille. Conformément au principe fondamental d’unicité de caisse de l’État, tout projet d’arrêté relatif au recrutement d’agents doit obligatoirement recevoir l’approbation préalable du secrétariat général du gouvernement, du directeur de contrôle financier, ainsi que de la direction du budget au sein du ministère des Finances, avant d’être validé par le ministre compétent. De plus, les postes concernés doivent être officiellement inscrits dans l’organigramme du ministère responsable. Aucune de ces procédures n’a été respectée.
Selon une source de TchadOne, lorsqu’un inspecteur du ministère a attiré l’attention du ministre des Affaires étrangères sur l’impossibilité d’intégrer ces agents au budget de l’État, il a été l’objet de remontrances publiques accompagnées de propos désobligeants. Le ministre a ensuite ordonné que les « salaires » des nouveaux agents soient couverts par les recettes provenant de la location des salles de conférence du ministère. Cet épisode inquiétant met en lumière les dysfonctionnements profonds qui minent actuellement l’administration tchadienne. Plus grave encore, ces individus sont recrutés alors que des dizaines de stagiaires squattent le ministère des Affaires étrangères depuis des années.
Dans un pays où des dizaines de milliers de diplômés demeurent sans emploi, de telles pratiques ne font qu’exacerber la défiance des citoyens envers l’État et ses institutions. Il est impératif que la Primature et la Présidence interviennent pour rappeler fermement le ministre Koulamalah à l’ordre et veiller scrupuleusement au respect des dispositions légales en vigueur.
Correspondance particulière TchadOne à N’djamena