Le chef de file du parti EFF (Combattants pour la liberté économique) affirme que la minorité blanche possède « trop de terre ».
Julius Malema a appelé samedi à la fin des privilèges des blancs lors du lancement de sa campagne en vue des élections municipales, test clé pour ce jeune parti politique.
En Afrique du Sud, la minorité blanche détient encore la vaste majorité des terres agricoles et de la richesse du pays, des inégalités à l’origine d’un mécontentement de la population noire sur lequel mise l’EFF pour tacler l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid il y a 22 ans.
« Nous ne voulons pas chasser les blancs. Nous disons: ‘vous possédez trop de terre’. Nous souhaitons votre présence en Afrique du Sud, mais 80% de la terre nous appartient », a déclaré Julius Malema devant environ 40.000 personnes réunies au stade Orlando de Soweto pour ce discours.
Cet ancien chef de la branche étudiante de l’ANC avait été exclu du parti en 2012 pour fonder un an plus tard l’EFF, une formation de gauche radicale devenue la troisième force politique du pays lors des dernières élections législatives.
Les EFF espèrent désormais confirmer leur ancrage dans le paysage politique du pays lors des prochaines élections municipales prévues le 3 août. Julius Malema, qui se fait appeler « Commandant en chef » par ses supporters, a ainsi promis samedi un lopin de terre, de l’électricité et de l’eau aux pauvres et des toilettes dans toutes les résidences du pays.
« Nous voulons que les communautés des noirs soient comme celles des blancs », a-t-il martelé devant une foule plus nombreuse que celle ayant assisté il y a deux semaines dans la cité côtière d’East London au lancement du manifeste de l’ANC en vue des municipales.
La campagne pour les municipales se tient dans un contexte politique tendu en Afrique du Sud, alors que les FFF réclament le départ du président Jacob Zuma reconnu coupable en mars d’avoir violé la Constitution en refusant de rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
La semaine dernière, Julius Malema a dit ne pas exclure un recours à la violence pour renverser le gouvernement.
Avec AFP