Une institution en crise
Après le Burundi et l’Afrique du Sud, la Gambie a annoncé, le 26 octobre, qu’elle quittait la CPI. Les efforts de la procureure, Fatou Bensouda, elle-même de nationalité gambienne, n’auront pas suffis. Ces défections en masse traduisent une profonde crise de l’institution.
Bon nombre des Etats africains membres de la CPI accusent cette institution de « chasse raciale ». Il faut souligner que la quasi-totalité des procédures ouvertes jusqu’ici ont visé des pays Africains. La première condamnation visait un chef de milice congolais, Thomas Lubanga. Une enquête a été ouverte sur les crimes commis en Géorgie lors de l’attaque des forces russes en 2008, et d’autres pourraient l’être en Palestine mais elles ont des chances infimes d’aboutir.
L’impossibilité de lancer les poursuites
Les statuts de la CPI ne lui permette de lancer des poursuites que pour des crimes commis sur le territoire de pays ou contre des ressortissants de pays qui en sont membres. Ceux qui craignent de devoir rendre des comptes comme la Chine, les Etats-Unis, la quasi-totalité des pays arabes, la Russie et Israël ont donc rejeté cette juridiction.
Le lancement de la Cour Africaine des Droits de l’Homme (CADH)
Les Etats Africains ne comptent pas pour autant laisser dans l’impunité les dictateurs du Continent mais souhaitent appliquer une justice plus équitable. C’est pour cela que devrait être créée la Cour Africaine des Droits de l’Homme (CADH) dans les années à venir. Elle devrait avoir un fonctionnement similaire à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui est aujourd’hui très efficace.
Un pas de plus vers l’émancipation du Continent.
Avec Afrique Graphique