Que cache cette vague de changement au sein des services de sécurité ?
En moins de 48 heures, tous les responsables de la gendarmerie ont été remplacés, suivi en cela par le changement intervenu ce jeudi au sein de la police nationale. Le directeur général de la police, son adjoint et le directeur général des renseignements généraux et son adjoint ont été également remplacés. Ce coup de balaie au sein du dispositif sécuritaire de la junte suscite des interrogations. Au regard de l’ampleur de la tuerie perpétrée sur des paisibles manifestants par le bras armé de la junte, et la tournure judiciaire que prend la situation, la junte a cru bon sacrifier ces responsables de la sécurité qui étaient au devant de la manifestation du 20 octobre 2022 , histoire de calmer la fureur de la justice internationale. Ces responsables de la sécurité ont ils agi de leur proche chef ? Ou la décision, comme semble l’étayer divers sources, vient de la présidence ? Seule la justice internationale pourra nous apporter la réponse.
Le retour de deux criminels notoires a attiré l’attention de tous les observateurs. Le Général Ahmat Dary Bazine dit le « boucher d’Abeché », surnom qui lui est collé après le massacre de dizaine de manifestants dans le Ouaddaï, est nommé gouverneur du Logone Oriental. Cette nomination stratégique s’inscrit dans une logique de la mise en place d’un dispositif de terreur dans le sud du pays. Un autre criminel, le Général Ismat, connu tristement à Faya pour avoir réprimer dans le sang les manifestations en novembre 2021, est propulsé à la tête de la gendarmerie nationale. Le contrôleur général de police Hissein Doudoua Hamit est nommé directeur général de la police nationale. Ce dernier est connu pour avoir dirigé les répressions des manifestations au début du règne de Mahamat Kaka. C’est donc le camp des durs du pouvoir qui semblent avoir pris le dessus. Le régime envoie aussi un message de solidarité envers tous les militaires soupçonnés de crime : on ne vous laissera pas tomber.
La rédaction TchadOne.