5 millions d’euros. 3 milliards 200 millions de fcfa. C’est le coût pour le trésor public du déplacement de Mahamat Kaka en Amérique. Qu’espérait-il engranger en saignant ainsi les caisses de l’Etat ? De la reconnaissance ? Il ne l’a pas eu.
Le protocole américain a fait envoyer une fonctionnaire de la mairie de Washington l’accueillir à sa descente d’avion. De l’argent ? La banque mondiale lui a douché tous ses espoirs. Une rencontre avec Biden ? Il s’est contenté de Victoria Nuland, la sous-secrétaire pour les affaires politiques.
C’est furtivement au détour d’un couloir, lors du dîner organisé par Nancy Pelosi au Congrès, que Kaka rencontre pour deux minutes, le Secrétaire d’Etat Américain, qui ne l’aurait pas reconnu si ce n’est l’intervention inextremis de Manany.
Le voyage a aussi été très mal organisé. Des gardes du corps qui se perdent dans les couloirs de la salle du congrès ; d’autres qui se baladent en ville avec des liasses de billets pour acheter le dernier IPhone à leur copine à Ndjamena ; Kaka qui est laissé 15 minutes sans interprète entouré d’obscurs députés américains qui le questionnent sur la « situation des droits de l’homme » au Tchad. Échec sur toute la ligne. Mais ses courtisans et les mafieux qui l’entourent, profitant de ses limites intellectuelles, lui susurreront à l’oreille que ce voyage est le plus réussi de toute l’histoire du Tchad. Des badauds seront engagés pour lui organiser un retour triomphal à Ndjamena et la télévision de la dictature chantera ses louanges. Pendant ce temps, le peuple tirera le diable par la queue pour avoir un repas par jour. Ainsi va le Tchad pris en otage.
Correspondance particulière TchadOne.