Depuis l’accession au pouvoir de Mahamat Kaka il y a deux ans, le Tchad est secoué par des scandales de détournements et de pillages. Malgré l’émotion suscitée par le vol de 120 milliards de francs CFA, la junte avait évoqué l’idée d’un « moratoire » sur les vols. Cependant, ces derniers mois ont vu une accélération soudaine des pratiques délictueuses, notamment au ministère des infrastructures.
Le ministre milliardaire, Saleh Bachar, déjà soupçonné d’avoir siphonné le ministère des télécommunications en s’attribuant tous les marchés à travers ses sociétés écrans, est de nouveau sous le feu des projecteurs. En moins de deux mois, des marches gré à gré à hauteur de 700 milliards de francs CFA ont été signés, dont 130 km de bitume à N’Djamena et la construction de « routes » en terre battue pour le même montant, une décision aberrante et insultante pour les Tchadiens. Ces marchés ont été attribués à des entreprises appartenant à Mahamat Kaka et à ses proches, qui ne possèdent même pas les compétences techniques requises. Les bénéficiaires de ces marchés ont été recommandés au ministre par le directeur de cabinet civil, le Général Idriss Youssouf Boy.
Il est à noter que ces entreprises se voient verser des avances de démarrage, dont une partie sera versée à Makambo, une pratique illégale qui profite à la junte au détriment de l’Etat tchadien. Cette situation n’est pas sans conséquence pour la situation économique du pays, déjà fragilisée par l’endettement, les faux et usages de faux ainsi que les pillages. Les Tchadiens sont en droit de se demander comment leur pays pourra survivre à ce rythme.
Quant au vieux Kebzabo, complice des ces vols, ils semblent fermer l’œil en attendant de fuir avec sa part. Si rien n’est fait pour mettre un terme à ces pratiques, l’Etat risque de déposer le bilan. Face à cette situation, la population tchadienne se doit de se mobiliser pour exiger des comptes à la junte en place.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena.