Le dernier communiqué communiqué de l’UA a réaffirmé les principes d’inéligibilité des acteurs de la transition tchadienne ainsi que l’interdiction de prolonger ladite transition. Les responsables des médias acquis au régime ont été prévenus à l’effet de se préparer pour la couverture de l’événement dont la date sera fixée après préparation des équipes. Des partis politiques de l’opposition seront mis à contribution à grand renfort de prébendes pour donner un cachet national à la manifestation. Le but du jeu est de faire miroiter une souveraineté factice, comme lors du Dnis, en espérant emporter une fois de plus l’adhésion de la communauté internationale à un processus entièrement biaisé.
Corrompu un jour, corrompu toujours, c’est la loi du château. Sauf qu’il ya eu le 20 octobre 2022 et de multiples foyers de crimes durant cette tragique transition avec de milliers de morts non élucidés. La transition est bel et bien tapissée de sang, de sorte que sans une clarification, aucun pouvoir ne serait légitime. Nul ne devrait prétendre diriger un peuple qu’il est incapable de défendre, surtout si les différentes responsabilités dans ces crimes n’ont pas été tirées au claire. Encore que si le subterfuge du Dnis n’a pas marché, ce n’est pas celui d’une satanée manifestation qui marchera. Au contraire, cette manifestation contribuera à isoler davantage la junte d’une communauté internationale qui la juge incompétente et criminelle. Aujourd’hui, en dehors de la France qui d’ailleurs cache mal son embarras, le régime de N’Djaména ne jouit d’aucun soutien international. L’inclusivité qui a fait défaut au Dnis fera une fois de plus défaut, sans un accord avec les Transformateurs, WAKITTAMMA et les politico-militaires non signataires de l’accord de Doha. Aussi l’on voit mal comment l’organisation d’une fallacieuse marche de soutien profiterait à la junte complètement versée dans la dictature.
La conséquence immédiate de ce choix machiavélique est que le président Félix Tchishekedi n’effectuera plus le déplacement de N’Djaména initialement prévu pour samedi 27 mai 2023. De même, les rencontres de Paix envisagées à Kinshasa avec les organisations n’ayant pas pris part au Dnis sont ipso facto renvoyées aux calendes grecques. La réconciliation tant espérée devrait encore attendre. A moins que le chaos qu’induit l’amateurisme de la junte ne vienne abréger le cours de cette transition qui n’a que trop duré. Pour compliquer les choses, les politico-militaires, non signataires de l’accord de Doha, réunis dans le CPCR viennent de rejeter l’invitation de Sant’Egidio pour des négociations exclusives à Rome. Pour beaucoup de tchadiens, cette institution fait le jeu de la junte avec la manipulation de la France. Joint au téléphone, le leader du mouvement citoyen WAKIT TAMMA, désormais en exil, s’est réjouit du refus du CPCR de signer quelque accord sans la présence des acteurs politiques et forces vives de l’intérieur dont WAKIT TAMMA et le parti Les Transformateurs. Pour Me Max LOALNGAR, » Tout ce qui ne se consoit pas dans la clarté et la transparence nest pas digne d’intérêt ». Tout en étant disposé à dialoguer avec l’ensemble des acteurs, WAKIT TAMMA exige que tout soit clairement prédéfini dans des termes de référence clairs, précis et concis, conclut-il.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena