Face à une pression politique croissante et aux appels des ONG internationales, la junte au pouvoir, par le biais de son porte-parole gouvernemental, déclare « prendre acte » de la demande d’une enquête indépendante formulée par l’ONG américaine Human Right Watch. Cependant, la déclaration de Koulamalah risque de s’avérer être une bourde sans concertation avec la junte. Selon nos sources au sein de la présidence, Mahamat Kaka et ses alliés s’opposent fermement à toute idée d’enquête internationale concernant l’assassinat de Yaya Dillo. Cette confusion témoigne d’une panique palpable au sommet de l’État face à ce crime odieux perpétré contre le principal opposant politique à seulement deux mois de l’élection présidentielle.
La cacophonie a éclaté dès les premières heures suivant l’assassinat de Yaya Dillo. La junte a avancé deux versions contradictoires. La première, émanant du procureur de la République, affirmait que Yaya Dillo avait été tué au siège de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS). La seconde version, relayée par le porte-parole du gouvernement, indiquait que Dillo avait été assassiné au siège de son propre parti. Tous les experts s’accordent à dire que l’opposant Yaya Dillo a été exécuté de sang froid à bout touchant.
A deux mois de la présidentielle, l’assassinat du principal opposant politique risque d’avoir de lourde conséquence sur le processus.