Cinq jours après l’assassinat de Yaya Dillo et à deux mois de l’élection présidentielle, M. Jean-Marie Bockel, ancien ministre et actuellement envoyé spécial du président Macron pour l’Afrique, sera discrètement à Ndjamena demain. Selon des sources de TchadOne, ce déplacement a été avancé après l’assasinat de Yaya Dillo et les tensions en cours dans l’armée. Macron avait apporté tout son soutien à la junte militaire au début de la transition. En échange, le président français s’était engagé à s’opposer à toute tentative de « de dévolution monarchique du pouvoir ». Trois ans plus tard, la France semble humiliée et s’était dédit sur toute la ligne. Paris avait tout cautionné : des milliers de morts, des opposants assassinés et un Kaka candidat à la succession de son défunt père.
Quel sera le message de l’émissaire français à Kaka ? Selon des sources TchadOne, la France demanderait le report de l’élection présidentielle et une enquête internationale indépendante sur l’assassinat de Yaya Dillo. Des demandes hypocrites, sachant que la junte est dans une fuite en avant et que Paris a très peu de leviers de pression sur un monstre qu’il a lui-même contribué à créer. La junte menace aussi de se tourner vers Moscou à la moindre pression de la France. Ce chantage ridicule pousse la France à soutenir contre vents et marées, une dictature à bout de souffle.
Correspondance spéciale de TchadOne à Ndjamena
