La rencontre entre Mahamat Kaka et le Président Emmanuel Macron, bien qu’annoncée avec de grandes attentes par les propagandistes du régime, n’a finalement débouché que sur des résultats modestes, voire décevants pour le pouvoir. Cette entrevue, qui s’est déroulée en tête-à-tête pendant une demi-heure, a permis au président français de réitérer la volonté de la France de réduire progressivement sa présence militaire au Tchad. Cette décision s’inscrit dans une stratégie claire de Paris visant à contrer les velléités du président tchadien d’utiliser un rapprochement avec Moscou comme levier de négociation.
Les déclarations tonitruantes de Kaka sur la souveraineté nationale et ses voyages à Moscou ont, semble-t-il, été perçus par l’Élysée comme des gesticulations sans véritable ancrage stratégique. D’autant que le régime, confronté à une situation économique précaire, ne peut se passer des soutiens financiers des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale, et n’a pour l’heure aucune alternative crédible pour compenser ces appuis.
Il est également à noter une divergence de communication entre les autorités tchadiennes et françaises. Alors que la propagande de la présidence tchadienne a mis en avant des échanges sur un supposé « partage de valeurs communes » entre les deux chefs d’Etat ou encore « l’élargissement et le maintien de la coopération bilatérale », l’Elysée est moins dithyrambique et parle dans un communiqué de moins de trois paragraphes de « l’importance des prochaines étapes [élections législatives] pour parachever la transition » ou encore « la crise au Soudan et ses conséquences », une crise au Soudan où le régime tchadien joue un rôle dangereux en alimentant un camp ou encore jouant sur des fibres ethniques. Deux lignes qui ont leur pesant d’or : nécessité d’ouverture politique après une élection volée et mettre fin aux choix géopolitiques hasardeux pour la région et le Tchad.
La rédaction TchadOne.