M. Abdelaziz Azamkhan, de nationalité mauricienne, occupe aujourd’hui le poste d’interprète principal anglais-français au sein de la présidence de la République du Tchad. Cet homme d’affaires, bien connu pour sa proximité avec le clan au pouvoir, est également le fils de l’ancien consul de l’Afrique du Sud au Tchad, dont l’expulsion par le défunt Maréchal a suivi une sombre affaire d’escroquerie.
Dans une administration fonctionnant selon les normes républicaines, le poste d’interprète du chef de l’État doit répondre à des protocoles rigoureux et à des accréditations strictes. Compte tenu de la sensibilité des informations auxquelles il a accès, un tel rôle exige une allégeance absolue et une loyauté indéfectible envers l’État. En règle générale, cette fonction est confiée à un ressortissant du pays, soumis à des obligations de discrétion et de sécurité. La présence d’un étranger à ce poste soulève donc des interrogations quant à la sécurisation des secrets d’État.
Des sources de TchadOne à Ndjamena révèlent qu’Abdelaziz Azamkhan bénéficie d’un accès privilégié à plusieurs dossiers confidentiels relevant du ministère des Affaires étrangères, alors que M. Koulamalah, ministre en titre, semble relégué à un rôle purement symbolique et profite pour semer la pagaille au ministère des Affaires Étrangères. Ce phénomène n’est malheureusement pas isolé. Le cercle rapproché de Mahamat Kaka est peuplé de figures étrangères influentes, allant de marabouts à des mages, en passant par des hommes d’affaires et des médecins, qui se sont progressivement accaparé des fonctions régaliennes stratégiques au sein de l’appareil d’État. Cette dynamique compromet progressivement les fondations mêmes de l’État, fragilisant ainsi ses institutions sous l’emprise croissante d’intérêts étrangers. Pendant ce temps, de jeunes diplomates tchadiens, brillants et polyglottes, véritables atouts pour la diplomatie nationale, se voient marginalisés et relégués à des fonctions subalternes au sein du ministère des Affaires étrangères.
Ce phénomène, qu’on pourrait qualifier d’entrisme parasitaire, entraîne un affaiblissement de la chaîne de commandement étatique et rend l’État vulnérable à des influences extérieures. En laissant des ressortissants étrangers accéder à des informations sensibles et à des positions stratégiques, le Tchad s’expose à des risques considérables, allant de la fuite de secrets d’État à l’ingérence dans ses affaires intérieures. Cette dépendance croissante vis-à-vis de conseillers et d’acteurs étrangers érode non seulement la confiance dans les institutions nationales, mais compromet également l’intégrité du pouvoir régalien. Seule une reprise en main des rouages de l’État, appuyée par un retour à des pratiques administratives fondées sur la compétence, la loyauté et le respect des intérêts nationaux, peut inverser cette tendance délétère.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena