Ce matin, quinze élèves talibés ont tragiquement perdu la vie à Titir, un village du département du Ouara, à 20 kilomètres d’Abéché, après que leur maison en terre battue s’est effondrée sous la pression des fortes pluies. Ce drame n’est pas isolé. Dans la même période, des événements similaires se sont produits dans d’autres régions du Tchad, notamment dans le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET) et à N’Djamena, la capitale. Des maisons en terre et en paille, incapables de résister aux pluies diluviennes, ont cédé, emportant avec elles des vies humaines.
Ces tragédies successives révèlent la gravité de la situation : la majorité de la population tchadienne vit dans des habitations construites avec des matériaux extrêmement vulnérables face aux aléas clima*tiques. Dans ces régions, où environ 80 % des maisons sont en paille ou en terre battue, la menace est omniprésente. Le changement clima*tique, avec son lot d’inondations et de pluies imprévisibles, aggrave cette vulnérabilité.
Le coût exorbitant des matériaux de construction, en particulier le ciment, est une barrière insurmontable pour de nombreuses familles. Avec un sac de ciment coûtant environ 10 000 F au Tchad, contre 2 500 F dans d’autres pays africains, la construction de maisons en dur est hors de portée pour la majorité des Tchadiens.
L’État doit urgemment intervenir. Si des mesures ne sont pas prises pour rendre les matériaux de construction accessibles et abordables, ces tragédies continueront de frapper des populations déjà précaires.
La rédaction Tchadone