Détenu depuis deux mois dans les geôles de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS), la police politique dirigée par le général Ismaïl Lony, l’ex-banquier Ismaïl Ngakoutou est incarcéré dans des conditions inhumaines. Comme en Corée du Nord, il n’a accès ni à des soins ni de visites de sa famille encore moins de ses avocats. Le groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, saisi par ses avocats, appelle à sa libération immédiate. Cet enlèvement extrajudiciaire est une preuve éclatante du caractère dictatorial d’un régime qui cherche à terroriser non seulement son peuple, mais aussi ce qu’il reste de l’élite tchadienne.
Tous les chefs d’accusation avancés par l’ANS s’effondrent les uns après les autres, remplacés par de nouvelles accusations sans fondement. En effet, un communiqué de la banque CBT, publié il y a 48 heures, a clarifié que son directeur adjoint n’est pas détenu pour une affaire liée à la banque, mettant en lumière l’acharnement arbitraire du régime.
Ces pratiques ne sont pas des incidents isolés mais bien les symptômes d’un régime totalitaire, où la loi et les droits fondamentaux sont piétinés pour maintenir une domination par la peur et l’injustice. Le cas d’Ismaïl Ngakoutou doit servir d’avertissement : la répression s’intensifie, et la dissidence, aussi minime soit-elle, est traquée sans relâche.
Il est désormais impératif pour tous, tant au Tchad qu’au niveau international, de prendre conscience de la véritable nature de ce régime. Le silence face à de telles dérives ne ferait qu’encourager cette machine répressive, qui ne reculera devant rien pour étouffer la liberté et maintenir un pouvoir sans partage.
La rédaction TchadOne