Le 30 septembre 2024, un drame d’une violence inouïe s’est déroulé à la sortie Est de Ndjamena. Quatre malfrats armés, circulant à moto, ont froidement exécuté le Général Tidjani Salim Diro et son jeune fils, Djamal Tidjani. Ce crime a également laissé un autre membre de leur famille, le neveu du général, grièvement blessé. Les criminels, après avoir commis cet acte odieux, n’ont pas hésité à dépouiller les victimes de leurs biens personnels avant de s’enfuir. À l’heure où nous parlons, les coupables courent toujours et aucune arrestation n’a été effectuée.
Ce drame n’est pas un simple fait divers. Il s’inscrit dans une réalité tragique où l’insécurité à Ndjamena atteint des sommets inquiétants. Tandis que les forces de police sont mobilisées pour des opérations de contrôle qui sont des rackets des citoyens, et que l’Agence Nationale de Sécurité (ANS) se focalise sur la surveillance et la répression des opposants politiques, les criminels agissent en toute impunité. La capitale tchadienne compte plus de dix mille policiers et cinq mille agents de l’ANS. Comment expliquer, dès lors, que ces organes de sécurité soient incapables de démanteler les réseaux criminels qui sèment la terreur ?
Les citoyens sont en droit de se poser des questions : ces échecs répétés sont-ils uniquement le fruit de l’incompétence ou existe-t-il des complicités au plus haut sommet de l’État, notamment au sein de la police et de l’ANS ? Ces assassinats, dans un contexte de montée de la violence, révèlent une faillite totale des organes de sécurité, incapables d’assurer leur mission première : protéger les citoyens. L’État tchadien, par son inertie et ses priorités mal orientées, expose la population à des violences qui, désormais, n’épargnent même plus les plus hauts gradés de l’armée. Cette situation appelle à une refonte profonde des structures sécuritaires et à une reprise en main de la lutte contre l’insécurité, afin de rétablir l’ordre et la confiance dans les institutions publiques.
Correspondance particulière TchadOne à Ndjamena