Dans une déclaration percutante, Dr Abakar Tollimi, président du Conseil National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD), a formulé des critiques acerbes contre Mahamat Kaka et son gouvernement. Selon M. Tollimi, le Tchad n’a jamais été aussi « abaissé » que sous la direction de Déby fils, qu’il accuse de mener un train de vie « dispendieux » en totale contradiction avec la réalité d’un pays plongé dans une profonde crise économique et sociale.
« Le Tchad est un pays pauvre, incapable de boucler ses fins de mois », a déploré Dr Abakar Tollimi, dans une déclaration massivement relayée sur les réseaux sociaux. Il reproche au président Mahamat Kaka de se couper des réalités quotidiennes de la population tchadienne, critiquant ses déplacements fréquents à l’étranger ainsi que son recours à des mesures symboliques et peu effectives, comme les séances photo ou la sollicitation constante d’aides internationales. Le président du CNRD qualifie cette stratégie de gouvernance de « mendicité institutionnalisée », comparant ces pratiques à une situation où le pouvoir en place « tend la sébile ».
Un appel direct à l’armée
Dans un ton grave, le président du CNRD a interpellé directement l’armée tchadienne, l’appelant à « assumer ses responsabilités pour sauver le pays ». Cette déclaration, particulièrement lourde de sens dans un pays où l’armée joue un rôle central dans la vie politique, laisse entrevoir la volonté de M. Tollimi de voir les forces armées s’impliquer davantage pour corriger une situation que tous les tchadiens jugent catastrophique. Il semble ainsi suggérer que l’armée devrait prendre position face à une présidence déconnectée des réalités et des aspirations du peuple.
Cette sortie intervient dans un contexte de mécontentement croissant au sein de la population. Depuis l’élection contestée d’avril 2024, au cours de laquelle Mahamat Kaka s’est proclamé président, le pays est confronté à une crise économique, politique et sociale sans précédent. Les critiques d’Abakar Tollimi trouvent écho auprès d’une population désillusionnée par une classe politique qu’elle juge incapable de répondre à ses aspirations. Pour de nombreux citoyens, le régime en place incarne désormais un pouvoir plus autocratique que celui de Deby père marqué par le népotisme institutionnalisé, une corruption systémique, et une répression brutale sous la férule d’une police politique incontrôlable.
La position du CNRD et de son président pourrait marquer un tournant dans l’opposition au régime en place, renforçant l’idée d’un rôle plus actif des forces armées dans le processus de changement politique et d’une nouvelle transition.
La rédaction TchadOne