Face aux conditions d’alimentation désastreuses des soldats déployés autour du lac Tchad, le président aurait été ému aux larmes. Les primes générales d’alimentation (PGA), pourtant essentielles pour le soutien des militaires, seraient détournées depuis la capitale, Ndjamena, et dans les zones de commandement. Une réforme en profondeur de la logistique militaire s’avère aujourd’hui indispensable pour garantir des conditions décentes aux troupes en opération. En effet, les soldats se retrouvent sous-équipés, mal nourris et, plus grave encore, laissés sans soins médicaux adéquats.
Les rotations sont rares, et les perspectives de progression dans les grades semblent quasi inexistantes pour les soldats comme pour les officiers. La vie du colonel Ibrahim Mahamat, commandant du régiment de Barkaram, tombé au combat aux côtés de ses hommes, symbolise le drame quotidien que vivent les militaires non affectés à des unités privilégiées telles que la DGSSIE ou la FIR. Le colonel Ibrahim Mahamat, affecté depuis huit ans dans la région du lac sans relâche ni reconnaissance, incarne le sacrifice de ceux qui, loin des postes de confort à Ndjamena, œuvrent avec dévouement aux côtés de soldats épuisés.
D’après des sources proches de TchadOne, une décision ferme aurait été prise en haut lieu pour remplacer un nombre significatif de responsables militaires dans ces zones sensibles et pour exiger des comptes de la part des officiers en charge de la logistique. Mais la volonté politique suffira-t-elle à redresser la situation ? Les doutes persistent tant que l’armée restera divisée entre deux entités : la DGSSIE et l’ANT, la première bénéficiant de moyens conséquents, tandis que la seconde demeure dépourvue des ressources les plus élémentaires.
Correspondance particulière de TchadOne à N’Djamena