Alors que les Tchadiens ploient sous le poids d’une inflation insoutenable, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Guibolo Fanga Mathieu, vient d’apporter une nouvelle preuve du mépris des autorités pour le quotidien du peuple. Plutôt que d’annoncer des mesures pour freiner la flambée des prix qui réduit des milliers de familles à la misère, il se contente d’un discours creux, invoquant une supposée conjoncture mondiale. Une justification paresseuse et méprisante, qui masque en réalité l’échec cuisant d’un gouvernement incapable d’anticiper, de réguler et de protéger ses citoyens. Cette tentative de diversion est d’autant plus insultante qu’elle sous-entend que les Tchadiens doivent se résigner à subir sans rien attendre de leurs dirigeants, eux qui vivent dans l’opulence, protégés de la crise qu’ils prétendent inévitable.

Il est vrai que la cherté de la vie est un phénomène mondial, mais partout ailleurs, des gouvernements responsables mettent en place des mesures d’atténuation : contrôle des prix, subventions des denrées essentielles, taxation des superprofits… Au Tchad, en revanche, le pouvoir laisse faire les spéculateurs et protège un système où seuls les proches du régime s’enrichissent. Pendant que le peuple s’enfonce dans la pauvreté, les dignitaires continuent leurs doubles discours, jouant les défenseurs des citoyens dans leurs interventions publiques tout en facilitant, en coulisse, l’anarchie du marché. Ce gouvernement, qui sait imposer des taxes abusives aux petits commerçants et menacer les voix dissidentes, est étrangement silencieux lorsqu’il s’agit d’exiger des comptes aux grands importateurs et aux profiteurs du système.
L’attitude du ministre du Commerce illustre parfaitement cette gouvernance arrogante et déconnectée. Au lieu d’affronter la crise avec des actions concrètes, il préfère infantiliser la population en lui expliquant que la souffrance est une fatalité. Mais les Tchadiens ne sont pas dupes. Ils savent que ce ne sont pas les facteurs mondiaux qui remplissent les comptes bancaires des élites, ni qui font grimper artificiellement les prix par la spéculation organisée. La vérité, c’est que ce gouvernement n’a ni la volonté ni le courage politique d’affronter la crise, parce qu’il en est lui-même l’un des principaux bénéficiaires. Ce mépris flagrant pour la détresse du peuple finira tôt ou tard par se retourner contre lui.
La rédaction TchadOne
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