Le 28 février 2024, Yaya Dillo Djerou Betchi, président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF), a été assassiné lors d’un raid mené par les forces d’élite du régime tchadien. Cet événement tragique s’est déroulé au siège du PSF à N’Djamena. Le Comité d’enquête sur l’assassinat de Yaya Dillo (CEAYD) a été formé pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort et rendre justice à sa mémoire ainsi qu’à ses proches et aux détenus politiques du PSF.
Selon le rapport du CEAYD, l’assassinat de Yaya Dillo est le résultat d’un plan minutieusement orchestré par un groupe de hauts responsables militaires et politiques, surnommé le « Quatuor ». Le 27 février, la veille de son assassinat, Yaya Dillo avait passé la journée au siège de son parti, engageant des discussions avec des organisations politiques et des leaders de la société civile. Dans la soirée, il a été informé de l’attaque et de l’enlèvement de Abakar Torabi, secrétaire adjoint aux finances du PSF.
Le rapport détaille que le 28 février 2024, les forces armées ont encerclé et attaqué le siège du PSF, aboutissant à la mort de Yaya Dillo et de plusieurs de ses proches. Des témoignages recueillis par le CEAYD révèlent que cette opération faisait partie d’un plan plus large visant à neutraliser l’opposition politique. Le rapport met en lumière les conditions de détention inhumaines des prisonniers politiques détenus à Korotoro, appelant à une enquête indépendante sur les violations des droits humains commises durant ces événements.
Les responsables de la mort de Yaya Dillo, selon le rapport d’enquête, se divisent en trois groupes principaux : les commanditaires, les auteurs militaires et les auteurs non militaires.
Les principaux commanditaires, surnommés le « Quatuor », incluent :
Mahamat Idriss Deby (Président de Transition)
Idriss Youssouf Boy (Directeur de cabinet civil à la présidence)
Ousman Adam Dicki (aide de camp du président et Commandant du FIR)
Ismail Souleymane Lony (Directeur Général de l’ANSE).
Les auteurs militaires comprennent plusieurs hauts responsables :
Brahim Ahmat Gorou (directeur de la police nationale)
Ahmat Akabache (Chef d’état-major général adjoint)
Tahir Erda (Directeur général de la DGSSIE)
Ibrahim Souleymane dit Allawawid (adjoint du DGSSIE)
Abakar Choua (Commandant de la Garde nomade)
Sabour Hassan Iregue (Commandant de la DGSAT/PSI).
Enfin, les auteurs non militaires impliquent :
Samir Adam Annour (Président de la Cour suprême)
Limane Mahamat (ministre de l’administration du territoire)
Jean Bernard Padare (Président du Conseil constitutionnel)
Enfin, le CEAYD exhorte les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme à intervenir pour améliorer les conditions des détenus politiques et garantir l’ouverture d’une information judiciaire sous l’égide de la communauté internationale. Malgré les menaces et les intimidations, le comité a réussi à mener à bien ses investigations, documentant avec précision les faits survenus avant et après l’assassinat de Yaya Dillo selon le rapport du comité d’enquête.
La rédaction TchadOne
